Romans sur la Fracture
La Fracture [The Sundering] des Royaumes Oubliés a été l'objet de 6 romans, indépendants les uns des autres, écrits par 6 auteurs différents et publiés par Wizards of the Coast entre août 2013 et juin 2014. Pour la petite histoire, le nom des livres est issu des 22 « Wroth Cards », des cartes semblables à celles du tarot et qui proviennent du Netheril.
J'ai lu ces romans en anglais, et je m'essaye à une petite critique sans prétention, en livrant mon ressenti personnel selon mes goûts propres. J'en ai également fait un résumé afin que ceux qui ne lisent pas l'anglais, ou ne pensent pas se les procurer, puissent se faire une idée de comment évoluent les Royaumes Oubliés. J'axe volontairement ces résumés sur l'univers plus que sur l'histoire, afin qu'un futur lecteur puisse encore y trouver de l’intérêt. Cliquez sur une couverture pour accéder au résumé !
The Companions. Un des problèmes de cette série sur la Fracture est que de nombreux personnages ne sont pas nouveaux. Mais si pour ce livre en particulier les compagnons de Drizzt sont effectivement déjà apparus dans plusieurs récits antérieurs de l'auteur, moi qui n'avais jamais lu un livre de Salvatore je reconnais que cela ne gêne pas la lecture, en particulier grâce à l'artifice utilisé au début de l'histoire. Niveau anglais, c'est plutôt facile, donc meilleure immersion dans l'histoire. L'histoire justement, il faut le reconnaître, est plutôt simple ; pas de grandes surprises ou d'émerveillements. Le rythme est moyen, mais le récit est toutefois agréable à suivre. J'ai personnellement beaucoup plus aimé le parcours du roublard que celui du nain, mais c'est une question de goût. Côté découverte de l'évolution des Royaumes Oubliés on n'apprend pas grand-chose par contre, mais ce n'est que le premier tome de la série.
Conclusion : comme premier livre de la série, je le recommande. Ça me parait en effet le meilleur ouvrage pour commencer. Simple et efficace. ♥♥♥♥
The Godborn. Avec The Godborn, on continue dans le travers esquissé antérieurement : les héros ne sont pas nouveaux, l'auteur a déjà écrit sur eux et il ne prend pas la peine d'expliquer aux nouveaux lecteurs d'où ils viennent. Le vocabulaire n'est pas des plus simples, mais je ne vais pas reprocher à l'auteur mes lacunes en anglais. L'histoire ne m'a par contre pas plu. Beaucoup trop haute fantaisie pour moi. Tous ces demi-dieux et ces seigneurs diables en actions, ce n'est pas mon truc et j'y vois beaucoup trop d'incohérences. Quand, pour imager la chose, on voit qu'un dieu est capable de créer la couleur rose mais pas de faire du bleu, qui est pourtant une couleur primaire, pour moi ça ne colle pas. Le rythme est également très inégal. Les deux premiers tiers du livre on attend que ça démarre, et à la fin j'ai eu l'impression que tout était bâclé. Une retrouvaille entre deux êtres chers après plus de 40 ans réglée en une seule ligne, ça m'a un peu exaspéré. Concernant les RO, on continue lentement de découvrir ce qui se trame.
Conclusion : pour le côté très épique, je n'ai pas aimé. Mais c'est clairement une question de goût. ♥
The Adversary. Je vais rapidement passer sur les deux premiers aspects, vu qu'ils sont identiques à The Godborn : des héros qui ne sont pas nouveaux pour l'auteur, très peu d'explications dans ce livre sur d'où ils viennent, et un anglais costaud. Cette histoire étant elle aussi remplie de diables etc., on pourrait croire que l'ambiance y est aussi très haute fantaisie, mais en fait il n'en est rien, et c'est ce que j'ai adoré dans ce livre. La trame est très compliquée, mais cohérente et passionnante. Les seigneurs des enfers sont très présents dans l'ambiance, mais pas physiquement, au contraire de The Godborn, et c'est ce qui change tout. Les protagonistes, nombreux, restent « humains », ce ne sont pas des super héros invincibles. On s'y attache rapidement, et le rythme est soutenu tout au long de l'histoire. Et puis on commence avec ce troisième opus à réellement comprendre ce qui se trame dans les Royaumes Oubliés.
Conclusion : une histoire complexe mais très bien conçue. En plus j'ai eu la possibilité d'échanger avec l'auteur, et j'ai trouvé cela très sympa de sa part. ♥♥♥♥♥
The Reaver. On commence par la conclusion ? J'ai adoré ce bouquin. Déjà, ce sont des héros complètement nouveaux, on évite donc le problème rencontré dans les romans antérieurs pour les nouveaux lecteurs. Et l'anglais est tranquille, ce qui fait qu'on ne se perd pas dans le dictionnaire. Au niveau de l'histoire, presque un sans-faute. On rentre dès la première page dans le rythme, et celui-ci est maintenu jusqu'au dernier chapitre. Un exploit. De plus, s'il est clair que dans les Royaumes Oubliés la magie est plutôt haut niveau, ce qui à priori n'est pas ma tasse de thé, l'auteur est parvenu à me faire aimer ça dans son roman. Car, malgré tout, les héros - et les méchants - ne sont pas invincibles, ils ont tous leurs limites. Au niveau caractère ils ne sont pas blancs ou noirs, et c'est ce qui les rend attachants, avec les doutes et les changements qu'ils ont tout au long de l'ouvrage. Aucun ne termine l'histoire comme il l'a commencée. Et puis c'est selon moi l'opus qui jusque-là nous en apprend le plus sur la nouvelle version des Royaumes Oubliés.
Conclusion : un rythme soutenu, une histoire intéressante, des héros attachants. Le meilleur de ces 6 romans. ♥♥♥♥♥♥
The Sentinel. Pour évacuer rapidement les deux premiers aspects, les héros sont là aussi nouveaux et l'anglais accessible. L'histoire démarre bien, avec un bon rythme, mais ça devient malheureusement rapidement répétitif, car tout au long du périple des héros c'est toujours un peu les mêmes choses qui se passent. Et puis trop de choses sont tirées par les cheveux. Quand tout un navire chavire et que par miracle seuls les héros s'en tirent, on perd en cohérence. De même quand quelques magiciens à priori pas si forts que ça anéantissent en deux phrases des milliers d'orcs. J'aurais aimé un profil un peu plus bas. Et puis je ne sais pas bien pourquoi, mais je n'ai pas accroché au héros principal, comme ça a au contraire été le cas pour la majorité des autres romans de la série. Il lui manque du relief. Quelques infos sur la transformation des Royaumes Oubliés toutefois.
Conclusion : pas un mauvais livre ni une mauvaise histoire, mais il manque à ce roman du relief en comparaison aux autres. ♥♥♥
The Herald. Les romans se suivent et on retrouve souvent les mêmes problèmes. Encore une fois, on a affaire à des héros récurrents de l'auteur (Elminster et compagnie) et aucune explication pour les nouveaux lecteurs. Anglais sympa à lire par contre. L'histoire est complètement centrée sur la magie, et il est un peu difficile de bien suivre la trame si on ne connait pas bien la mécanique de la magie dans les Royaumes Oubliés. Le rythme est soutenu, avec pas mal d'actions, mais le gros problème de ce roman selon moi c'est qu'à aucun moment on sent les héros en difficulté. C'est de la très haute fantaisie, avec de la magie très puissante de partout, et dès le début on sent que grâce à leur magie, les héros n'auront aucun problème pour mener à bien leur quête. C'est dommage, parce que le récit décrit plutôt bien différents lieux des Royaumes Oubliés, et le dernier chapitre révèle pas mal de choses sur la Fracture, mais on est presque à zéro suspens du début à la fin.
Conclusion : le manque de suspens a tout gâché, et puis c'est trop haute fantaisie pour moi. Dommage. ♥♥